Figure majeure de la rumba congolaise, Pierre Moutouari s’est éteint le 8 octobre 2025 à Paris, à l’âge de 75 ans. Chanteur au timbre unique et compositeur inspiré, il laisse derrière lui une œuvre riche qui a façonné l’histoire musicale du Congo-Brazzaville et inspiré plusieurs générations d’artistes.
C’est une page emblématique de la musique congolaise qui se tourne. Pierre Moutouari, légende vivante de la rumba et du soukous, est décédé le mercredi 8 octobre à Paris, selon plusieurs sources concordantes. L’artiste, âgé de 75 ans, était considéré comme l’un des pionniers de la modernisation du rythme congolais, aux côtés de ses contemporains Youlou Mabiala, Pamelo Mounka ou encore Franklin Boukaka.
Un enfant de Poto-Poto devenu star du continent
Né le 3 avril 1950 à Brazzaville, Pierre Moutouari grandit dans le quartier populaire de Poto-Poto, véritable creuset culturel où s’éveillent les grandes voix du Congo. Il débute sa carrière au sein du groupe Les Cheveux Crépus, avant de rejoindre les Bantous de la Capitale, formation mythique fondée par Jean Serge Essous et Nino Malapet.
Très tôt, sa voix puissante et ses compositions raffinées séduisent le public. Dans les années 1970, il fonde son propre orchestre, Les Moutouari, avec son frère Michel Moutouari, et s’impose sur la scène internationale grâce à des titres devenus classiques comme Carolina, Reviens mon amour, ou Mon ami, mon amour.
Une carrière marquée par l’exil et la reconnaissance
Installé en France dans les années 1980, Pierre Moutouari poursuit sa carrière solo tout en collaborant avec de grands noms de la diaspora musicale africaine. Ses albums, empreints d’amour, de nostalgie et de sagesse, reflètent l’évolution d’un artiste soucieux de transmettre. Il reste fidèle à l’esprit de la rumba congolaise tout en y injectant des sonorités modernes.
Ses œuvres, saluées par la critique, lui valent plusieurs distinctions, dont des hommages à l’UNESCO et une reconnaissance unanime sur les scènes africaines et européennes. En 2010, il signe son grand retour avec un opus salué pour sa maturité artistique, confirmant son statut de monument vivant de la chanson congolaise.
Un héritage musical et culturel immense
Pierre Moutouari aura inspiré toute une génération d’artistes congolais et africains. Son style vocal, son élégance scénique et sa rigueur artistique ont façonné la mémoire collective du Congo. Beaucoup voient en lui l’un des bâtisseurs de l’identité musicale brazzavilloise.
« Pierre Moutouari n’était pas seulement un chanteur, c’était une école de la rumba », confie un musicien de la nouvelle génération, ému par la nouvelle. Plusieurs artistes et mélomanes ont rendu hommage à celui qu’ils appelaient affectueusement le patriarche de la chanson congolaise.
Un adieu empreint d’émotion
Sa disparition laisse un vide dans le paysage culturel du Congo et de l’Afrique francophone. À Brazzaville comme à Paris, les hommages se multiplient. Un comité d’organisation est annoncé pour préparer le rapatriement de sa dépouille et l’organisation d’un hommage national.
En attendant, la rumba pleure l’un de ses plus illustres ambassadeurs un artiste dont la voix continuera de résonner à travers les générations.
🖋️ Article rédigé par Vivace MAMBOUANA
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