Société

LE SECTEUR PRIVÉ MOBILISÉ POUR LE DÉPLOIEMENT DE 19 MINI-CENTRALES SOLAIRES

Réuni autour du ministère de l’Énergie et du PNUD, le secteur privé congolais a été invité à prendre toute sa place dans le Programme d’Electrification des Zones Rurales (PESOR), un chantier stratégique visant à desservir plus de 200 localités grâce à 19 mini-centrales solaires. Entre ambitions gouvernementales, garanties financières et attentes des entreprises, la rencontre a marqué une étape décisive dans la construction d’un nouveau modèle énergétique national.

Le ministère de l’Énergie et de l’Hydraulique et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont convié, ce 1er décembre à Brazzaville, les opérateurs économiques membres de l’UNICONGO à un déjeuner de travail consacré au Programme d’Électrification des Zones Rurales (PEZOR). Un rendez-vous présenté comme « une étape essentielle » dans la construction d’un partenariat renforcé entre l’État, les partenaires techniques et financiers, et le secteur privé.

Ouvrant la séance, Adama-Dian BARRY, Représentante Résidente du PNUD a rappelé que « la République du Congo regorge de potentialités énergétiques considérables » portées par ses cours d’eau et son ensoleillement. « Le potentiel existe bel et bien », a-t-elle insisté, rappelant le mandat reçu du gouvernement : créer les conditions permettant que l’électricité soit disponible “en quantité et en qualité suffisante, pour les ménages comme pour les entreprises, sur l’ensemble du territoire”.

Le PNUD, a-t-elle poursuivi, a fait le choix de travailler en étroite collaboration avec le ministère pour concentrer ses efforts sur les zones enclavées, où les besoins restent les plus criants. « Nous voulons électrifier plus de 200 localités grâce à 19 mini-centrales isolées. Ce sont des milliers de ménages, d’entrepreneurs, de mineurs, d’agro-industriels ou d’acteurs de la logistique qui attendent cette énergie pour croître et contribuer à l’économie nationale. »

Avec l’appui du Fonds pour l’environnement mondial, de l’Italie, du Luxembourg, du Danemark et de la Corée, plusieurs études de faisabilité ont déjà été finalisées. Ces travaux ont permis de structurer ce qui constitue désormais la réponse nationale de référence pour l’électrification rurale : le PEZOR.

« Le PEZOR offre à l’État un véritable business plan, une stratégie claire, et des facilités pour encourager tous les partenaires (publics, privés et climatiques ) à s’engager », a souligné la Représentante résidente. « Il propose des modèles économiques crédibles et une dynamique partenariale pensée pour rassurer les investisseurs et moderniser le cadre réglementaire. »

Prenant la parole, le ministre de l’Énergie, Émile Ouosso, a insisté sur la place centrale du secteur privé dans cette transformation. « Les entreprises doivent devenir actrices dans tous les segments : production, transport et distribution de l’électricité », a-t-il déclaré, rappelant que la loi 14-2003 libéralise le secteur énergétique congolais.

Le ministre a indiqué vouloir installer une collaboration permanente avec la Fédération Électricité au sein de l’UNICONGO : « Nous voulons que les échanges soient fluides et constants afin de répondre aux interrogations légitimes des entreprises et accélérer les projets. Le secteur privé attend l’électricité pour se développer ; nous attendons de lui qu’il devienne un partenaire stratégique dans la solution. »

Invitée comme partenaire financier, la BGFI Bank a réaffirmé sa disponibilité. Francels Kamba, responsable du centre d’affaires, a souligné que la banque était prête à soutenir les entreprises engagées dans le déploiement des mini-centrales ou dans la distribution locale.

« Le Congo veut rendre l’électricité accessible aux populations rurales, et cela exige un financement structuré. Nous sommes ici pour dire que nous sommes prêts à accompagner les entreprises locales et étrangères qui participeront à ce programme », a-t-il expliqué.

Du côté de l’UNICONGO, le message est également positif. Sa secrétaire générale, Nancy Chenard, a salué cette initiative conjointe du ministère et du PNUD. « Beaucoup de nos entreprises opèrent dans les zones rurales et sont directement concernées par cette question d’accès à l’électricité. Nous voyons d’un très bon œil cette collaboration et nous sommes prêts à être force de proposition, de manière proactive », a-t-elle indiqué.

Elle affirme avoir été rassurée par les garanties mentionnées : « Le ministère nous a expliqué que les premiers cadres légaux et financiers sont en place. Nous n’attendons qu’à les voir se consolider pour accompagner ce projet majeur. »

Au terme de la rencontre, un consensus semblait émerger : celui d’une collaboration renforcée pour accélérer la transition énergétique du Congo.

🖋️ Article rédigé par Vivace MAMBOUANA

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