Économie

LES MARAÎCHERS DE DIATA-MAKAZOU DÉVASTÉS PAR UNE CRUE INATTENDUE

En pleine saison sèche, une pluie torrentielle a ravagé les cultures des maraîchers de Diata-Makazou à Brazzaville. Ensevelis sous le sable charrié par la rivière Mfilou en crue, les champs sont devenus méconnaissables. Une catastrophe agricole aux répercussions économiques et alimentaires notables.

Dans les bas-fonds du quartier Diata-Makazou, dans le sud-ouest de Brazzaville, la nuit du 13 au 14 juin a laissé un goût amer à des dizaines de maraîchers. Une forte pluie, inattendue en cette période censée être sèche, a provoqué une montée brutale des eaux de la rivière Mfilou. Résultat : des cultures entièrement ensevelies sous une épaisse couche de sable.

« C’est un désert qui s’est installé à la place de nos cultures », lance, les yeux humides, Jeanne Konda, cultivateur de longue date. « J’avais engagé trois jeunes à 3 000 FCFA chacun pour m’aider à tracer les sillons, mais tout est parti. »

Le tableau est désolant, plus de cent sillons détruits, des pépinières ensevelies, de jeunes pousses de laitue, chou, endive et morelle blanche anéanties. Pour Adèle Naloutatomba et Clémence Koussounda, le constat est tout aussi amer. Quelques feuilles de matémbélé percent encore timidement le sable, comme un ultime témoignage de ce qui fut un champ verdoyant.

« On a cru que la saison sèche était bien installée, mais la nature nous a encore trompés », explique Adèle, désemparée face à l’ampleur des dégâts.

Une menace sur la sécurité alimentaire

Image d’illustration

Outre les pertes individuelles, l’impact de cette inondation se fera sentir sur les étals des marchés. Les produits tels que la ciboulette, le persil ou la tomate, très sensibles aux intempéries, risquent de devenir rares dans les semaines à venir. Une flambée des prix est à craindre, dans un contexte économique déjà difficile pour de nombreuses familles brazzavilloises.

Malgré cette nouvelle épreuve, les maraîchers ne se résignent pas. Pour la plupart, cette activité reste leur unique source de revenus. « Il nous faudra attendre que la terre se raffermisse pour replanter, même si elle a perdu de sa fertilité », regrette Clémence.

Mais tous s’accordent sur une chose, tant que la rivière Mfilou ne sera pas canalisée, le risque d’inondations restera constant. Une situation qui pose la question urgente des investissements dans des infrastructures de drainage, mais aussi d’un accompagnement réel des petits producteurs urbains face aux effets des changements climatiques.

@Web 70

Share
Published by
La Rédaction

Recent Posts

UNIVERSITÉ MARIEN NGOUABI : LES SYNDICATS LANCENT UN PRÉAVIS DE GRÈVE

À la veille de la rentrée universitaire 2025-2026, le Collège intersyndical de l’Université Marien Ngouabi…

15 minutes ago

LE CONGO LANCE OCTOBRE ROSE ET NOVEMBRE BLEU 2025 CONTRE LE CANCER

La République du Congo a lancé le 2 octobre, à Brazzaville, les campagnes Octobre Rose…

1 jour ago

RENTRÉE SCOLAIRE 2025-2026 : UNE REPRISE EFFECTIVE DES COURS SUR TOUT LE TERRITOIRE

La rentrée scolaire 2025-2026 a eu lieu ce 1er octobre sur l’ensemble du territoire national.…

2 jours ago

DENIS SASSOU NGUESSO ÉCHANGE AVEC LA CHARGÉE D’AFFAIRES DES ÉTATS-UNIS AU CONGO

Le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a reçu ce 30 septembre à Brazzaville…

3 jours ago

LA FORCE MONTANTE CONGOLAISE DU POOL SE DOTE D’UN NOUVEAU CONSEIL FÉDÉRAL

La Force Montante Congolaise (FMC) du Pool a porté Vincent Nganga à sa présidence, le…

3 jours ago

RENTRÉE SCOLAIRE 2025-2026 : LE GOUVERNEMENT LANCE LA DISTRIBUTION DE PLUS DE 450 000 MANUELS SCOLAIRES

À l’occasion de la rentrée scolaire 2025-2026, le gouvernement congolais  lance une opération de distribution…

4 jours ago