FACE À 2026, DAVE MAFOULA RÉVEILLE SA MILITANCE À LA BASE

Après une première tentative en 2021 marquée par un score modeste, Dave Mafoula, président du parti Les Souverainistes, amorce une nouvelle offensive politique. À Talangaï, il initie une reconquête par la base, misant sur la mobilisation citoyenne et la responsabilisation des militants. Objectif : faire entendre une voix alternative à la présidentielle de 2026.


En politique, les défaites ne sont pas toujours synonymes de retrait. Pour Uphrem Dave Mafoula, président du parti Les Souverainistes, le score de 0,52 % récolté à la présidentielle de 2021 n’est qu’un point de départ. Quatre ans plus tard, il revient sur le terrain avec une méthode repensée : reconstruire l’adhésion populaire depuis les quartiers, à commencer par Talangaï, un arrondissement stratégique de la capitale.

Ce 4 mai , dans une salle remplie de présidents de comités de soutien, l’opposant a présenté ce qu’il nomme sa « nouvelle dynamique de combat politique ». Loin des grandes envolées, il a mis l’accent sur une stratégie de proximité, visant à réactiver les réseaux militants et à éveiller la conscience citoyenne dans chaque famille, chaque rue, chaque quartier.

« Il ne s’agit plus de dénoncer de loin, mais de faire partie de la solution, sur le terrain, avec les gens », martèle Dave Mafoula. À travers ses mots transparaît une volonté de rupture avec la posture classique de l’opposant isolé. Il veut désormais “bâtir un changement démocratique par la base”, dans une République qu’il juge « trop verrouillée » pour espérer une alternance sans implication populaire directe.

Un discours d’égalité et d’émancipation

L’enjeu est clair pour le leader souverainiste, il faut redonner du sens à l’engagement citoyen, particulièrement auprès des jeunes et des femmes, souvent relégués au second plan du débat politique. Son message : aucune transformation durable ne se fera sans un enracinement populaire fort.

Dans un pays où les mécanismes de pouvoir semblent figés, Dave Mafoula se positionne comme un porteur de rupture douce, par les urnes, mais appuyée sur une mobilisation civique massive. « Changer la donne, oui, mais dans la paix et par la responsabilité », insiste-t-il, en appelant les militants à devenir ses relais actifs dans la communauté.

Une tournée nationale en préparation

Talangaï n’est qu’une étape. Le candidat prévoit de répliquer ces rencontres dans les neuf arrondissements de Brazzaville, puis dans les départements du pays. L’objectif est celui de créer un maillage territorial capable de transformer un discours en dynamique.

Pour l’heure, la route reste longue et semée d’obstacles. Les Souverainistes, bien que présents dans l’arène politique, souffrent d’un déficit de notoriété et de moyens. Mais Dave Mafoula semble compter sur un autre carburant : la fidélité des premiers soutiens et l’effet de proximité.

Le mot est lâché : « dernière chance ». L’échéance de 2026 apparaît pour Dave Mafoula comme un tournant décisif. S’il échoue une fois de plus, le combat pourrait changer de nature. S’il réussit à faire émerger une nouvelle génération militante, il pourrait, à terme, reconfigurer l’opposition politique congolaise.

Pour l’instant, c’est une graine semée à Talangaï. Reste à voir si elle germera dans le reste du pays.