Le 14 juin 1995, la République du Congo perdait un de ses esprits les plus insoumis, les plus fulgurants. Trente ans plus tard, Sony Labou Tansi continue de nous parler. Mieux, il continue de nous secouer. Son œuvre, traversée par la satire, le lyrisme et la rage, n’a rien perdu de sa force. Elle reste un miroir tendu à nos lâchetés, à nos abdications, mais aussi à nos rêves inextinguibles de liberté.
Né en 1947 à Kimwaanza, Sony Labou Tansi n’était pas seulement un écrivain. Il était une voix. Une voix qui bousculait, qui griffait, qui faisait rire et trembler à la fois. Dans La Vie et demie, son roman le plus célèbre, il invente un monde grotesque, où les dictateurs sont immortels et les peuples rendus fous. Mais derrière l’absurde, il y a le réel. Celui d’un continent pris en otage par des tyrans, celui d’un Congo en quête de souffle et de sens.
Sony écrivait comme on crie. Comme on saigne. Comme on respire. Il avait cette langue qui ne cherchait ni la complaisance ni l’élégance, mais la vérité brute. Une langue « de rupture », comme l’a justement rappelé le professeur Xavier Garnier sur les ondes de RFI ce samedi 14 juin. Une langue en feu, portée par un théâtre incandescent, une poésie indomptable, et des romans qui tracent, dans les marges, la carte d’un autre possible.
Trente ans après sa mort, Sony Labou Tansi n’est pas un souvenir. Il est une urgence. Dans ce pays où la parole est encore, trop souvent, bâillonnée ou domestiquée, relire Sony, c’est réapprendre à dire non. C’est réapprendre à rêver. C’est se rappeler que la littérature n’est pas un luxe, mais un acte de résistance.
Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre, nous journalistes, écrivains, enseignants, lecteurs, c’est de ne jamais nous habituer. Ne jamais nous habituer à l’injustice, à la peur, à la bêtise. Continuer d’écrire. Continuer de penser. Continuer de dénoncer, de créer, de bâtir.
Car, comme le disait Sony Labou Tansi lui-même : « Tant qu’un homme peut regarder une chose et refuser de l’accepter, il y a encore de l’espoir. »
Par Vivace Mambouana, Journaliste
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