Le Centre National de Référence de la Drépanocytose (CNRDr) « Antoinette Sassou Nguesso » va bientôt se doter d’un centre de greffe de moelle osseuse. L’annonce a été faite lors de la 8ᵉ session du comité de direction du centre, tenue le 19 mars 2025 à Brazzaville. Cette avancée majeure pourrait marquer un tournant décisif dans la prise en charge de la drépanocytose au Congo, une maladie qui, hier encore, était considérée comme incurable.
Réunis dans la salle des réunions du CNRDr, les membres du comité de direction ont validé plusieurs documents, notamment les rapports d’activités et les comptes administratifs de l’exercice 2024. Le budget pour l’année 2025 a également été adopté et s’élève à 1,44 milliard de francs CFA, enregistrant une hausse de 25,4 % par rapport à l’année précédente.
L’un des points marquants de cette session a été l’adoption d’une recommandation en faveur de la mise en place d’une unité de greffe de moelle osseuse au sein du centre. Cet outil thérapeutique innovant, destiné aux patients souffrant de pathologies graves du sang, devrait permettre d’améliorer significativement leur espérance de vie.
« Nous devons aménager et équiper une unité stérile afin de rendre possible, ici au Congo, les greffes de cellules souches hématopoïétiques. Aujourd’hui, grâce aux avancées médicales, la drépanocytose peut être soignée et même guérie », a affirmé le professeur Alexis Elira Dokekias, directeur du CNRDr.
Une reconnaissance aux pionniers et un don attendu
Au cours des échanges, une mention spéciale a été rendue à la mémoire du professeur Jean-Louis Nkoua, ancien président du comité de direction du CNRDr, décédé en avril 2024. L’importance de ses contributions à la lutte contre la drépanocytose a été saluée par l’ensemble des participants.
Par ailleurs, un projet d’unité d’hémodialyse publique a été confirmé. Il sera offert courant 2025 par Antoinette Sassou Nguesso, marquant ainsi un pas de plus vers l’amélioration des soins aux patients atteints d’insuffisance rénale, souvent liée à la drépanocytose.
Des patients de plus en plus âgés : un signe d’espoir
L’évolution des traitements a permis à de nombreux patients de vivre bien au-delà des espérances initiales.
« Nous suivons aujourd’hui des patients drépanocytaires très âgés. La plus âgée a 82 ans et est drépano totale, elle a cinq enfants. Un autre patient, un homme, a atteint les 83 ans. Autrefois, on disait qu’un enfant drépanocytaire ne pouvait pas vivre longtemps, mais la médecine a totalement changé cette réalité », a souligné le professeur Elira Dokekias.
Ces avancées médicales et l’annonce de la future unité de greffe de moelle osseuse renforcent l’espoir d’une meilleure prise en charge de la drépanocytose au Congo, avec une perspective de guérison désormais envisageable.