samedi, août 2, 2025
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Depuis Brazzaville, à l’occasion de la Rencontre des Entrepreneurs Francophones 2025, Philippe Labonne, président d’Africa Global Logistics, a appelé les acteurs économiques de la francophonie à s’inscrire pleinement dans le renouveau économique africain. Portant la voix d’un capitalisme à impact, il a présenté le Congo comme un exemple de hub logistique tourné vers l’intégration régionale.

C’est par un hommage vibrant à Philippe Louis-Dreyfus, grande figure du monde maritime récemment disparue, que Philippe Labonne a entamé son intervention. Un clin d’œil symbolique pour rappeler que la logistique n’est pas qu’une affaire de fret, mais aussi de valeurs humaines et d’engagement dans le temps long.

S’adressant aux dirigeants d’entreprise, responsables d’institutions et jeunes entrepreneurs francophones rassemblés au Centre de Conférences de Kintélé, Labonne a dressé un tableau lucide d’un monde en recomposition.
« Les crises géopolitiques nous ont forcés à repenser nos chaînes d’approvisionnement. Elles sont devenues un sujet stratégique au plus haut niveau « », a-t-il expliqué.

Face à cette situation, une nouvelle tendance mondiale s’impose : le nearshoring ou relocalisation régionale visant à rapprocher la production des marchés de consommation. Une opportunité immense pour l’Afrique, encore trop marginalisée dans les flux industriels globaux.

L’AFRIQUE, NOUVEAU CENTRE DE GRAVITÉ LOGISTIQUE

Pour Labonne, l’Afrique est prête. Forte de sa jeunesse, de ses ressources et de ses ambitions, elle peut devenir le terrain stratégique de la relocalisation industrielle mondiale. Et le Congo est l’un des pays qui illustrent le mieux cette dynamique.

Depuis 2009, AGL a investi plus de 450 millions d’euros dans le port de Pointe-Noire, faisant passer cette infrastructure au rang de plateforme continentale. Et ce n’est qu’un début : près d’un milliard d’euros seront mobilisés d’ici 2027 pour achever la transformation du port grâce au projet Môle Est, financé intégralement par des capitaux congolais.

« Ce n’est pas une course d’égo. L’objectif est de faire de Pointe-Noire une porte d’entrée moderne et durable pour les échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde. »

Au-delà du port, c’est toute une stratégie de connectivité régionale qui est en cours : transport ferroviaire, fluvial, corridors inter-États. Le corridor 13 en projet reliera le Congo au Tchad et à la République centrafricaine, consolidant la position de Brazzaville et Pointe-Noire comme nœuds logistiques majeurs.

Un choix politique assumé, que Philippe Labonne salue. « Les gouvernements africains ont compris qu’ils sont dans une compétition mondiale. Ils se dotent d’une vision, d’infrastructures et attendent des investisseurs un partenariat durable. »

Mais les infrastructures ne suffisent pas. Ce qui fait la force d’AGL, selon son président, ce sont ses 23 000 collaborateurs, tous africains, formés, engagés, et porteurs de l’ambition continentale.

Grâce à ses centres de formation, à ses incubateurs digitaux à Abidjan et Johannesburg, AGL construit une culture d’entreprise ancrée localement. Une réponse concrète au défi de l’emploi jeune et au besoin de souveraineté économique.

S’adressant aux membres de l’Alliance des Patronats francophones, Labonne a exhorté les entrepreneurs à s’investir : « L’Afrique sera le continent le plus peuplé et le plus jeune en 2050. Nous avons besoin de tous vos talents et de votre audace. »
Il a aussi souligné les effets d’entraînement économiques :
900 emplois directs créés par le Môle Est, 110 millions d’euros de commandes locales au Congo en 2024, 450 fournisseurs locaux intégrés au tissu d’AGL

Autant de démonstrations de l’impact socio-économique tangible des investissements bien structurés. Par sa keynote, Philippe Labonne a introduit avec pertinence le panel suivant de la REF 2025, consacré à l’intégration régionale comme catalyseur de croissance économique dans les pays francophones.

En plaçant la logistique, les chaînes de valeur régionales et le capital humain africain au cœur du développement, il a souligné le rôle que les entreprises responsables peuvent jouer pour faire émerger une Afrique actrice et non spectatrice de la mondialisation.

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Journaliste Reporter d'images, Correspond France 24

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