En tournée en Afrique australe, le ministre des Affaires étrangères Jean-Claude Gakosso multiplie les rencontres pour rallier les voix africaines derrière Firmin Edouard Matoko, candidat de la République du Congo à la direction générale de l’Unesco. Une campagne diplomatique d’envergure, porteuse d’une vision panafricaine et universaliste.

Après Maputo, au Mozambique, le 23 juillet, puis Gaborone, au Botswana, le 24 juillet 2025, le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, poursuit une véritable offensive diplomatique pour faire triompher la candidature de Firmin Edouard Matoko au poste de directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Ce déplacement stratégique en Afrique australe marque l’un des temps forts d’une campagne qui se veut résolument africaine. Objectif : fédérer les capitales du continent autour d’un même idéal, celui de porter à la tête de l’Unesco un Africain au parcours irréprochable, riche de plus de deux décennies de service au sein même de l’institution.
« À chaque étape, le message est le même : promouvoir un leadership africain d’envergure mondiale, ancré dans les valeurs de paix, de dialogue des cultures et de promotion du savoir », résume un proche du ministre. La République du Congo entend ainsi démontrer, sous l’impulsion du président Denis Sassou N’Guesso, sa capacité à peser dans le concert des nations et à porter la voix du continent sur la scène multilatérale.
À Maputo, Jean-Claude Gakosso et sa délégation ont été reçus par les plus hautes autorités du Mozambique avant de se recueillir au mausolée de Samora Machel, figure historique de la lutte pour l’indépendance et symbole du combat pour la dignité africaine. Un geste hautement symbolique, qui s’inscrit dans la droite ligne du chantier intellectuel porté par l’Unesco, tel que le projet de l’Histoire générale de l’Afrique, auquel Firmin Edouard Matoko a contribué activement.

À Gaborone, la capitale botswanaise, le message a été réitéré avec force. Matoko n’est pas un inconnu au sein de l’organisation : sous-directeur général en charge de la Priorité Afrique, il est reconnu comme un diplomate chevronné, parfaitement au fait des enjeux éducatifs, culturels et scientifiques du continent. Son crédo : « Une Unesco qui parle avec l’Afrique, et non pas seulement de l’Afrique ».
Prochaine étape, l’île Maurice, avant que le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, ne prenne le relais. Ce dernier poursuivra la campagne dans plusieurs capitales stratégiques, du Gabon au Nigeria, en passant par la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Liberia et Djibouti.
Pour Brazzaville, cette candidature est bien plus qu’un enjeu symbolique : elle cristallise l’ambition de toute une région à imposer une voix forte et crédible au sein des instances internationales. Dans un contexte où la réforme du multilatéralisme est devenue une revendication majeure des pays du Sud, le Congo entend démontrer qu’il peut fédérer, convaincre et porter un leadership africain respecté.
Si Firmin Edouard Matoko accède à la tête de l’Unesco, il incarnera, selon ses soutiens, une vision humaniste, universaliste et résolument ouverte, fidèle aux idéaux fondateurs de l’organisation. Une ambition partagée par de nombreux États africains, lassés de n’être que des « sujets » de l’histoire mondiale au lieu d’en être les co-auteurs.