Survenue dans la nuit du vendredi à ce samedi 14 juin, une pluie d’une rare intensité a surpris les habitants de Brazzaville, en pleine saison sèche. Dans le 6e arrondissement, notamment au quartier 67, Manhattan, les dégâts sont considérables. Entre habitations inondées, murs effondrés et routes impraticables, les populations crient leur désarroi.

Brazzaville s’est réveillée sous le choc ce samedi matin. Une pluie diluvienne, tombée en pleine nuit, a frappé plusieurs quartiers de la capitale congolaise, pourtant en saison sèche. À Talangaï, plus précisément au quartier 67 Manhattan, les habitants sont désemparés. « C’est inexplicable, on n’a jamais vu ça en saison sèche », confie un riverain, encore les pieds dans l’eau.
Tout le quartier est sous l’eau
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, la pluie a débuté aux alentours de 2h du matin et s’est prolongée pendant près de six heures. « Tout le quartier est dans l’eau. Personne n’a été épargné. Des maisons ont été inondées, des murs se sont écroulés. Même l’église du quartier a été envahie par les eaux », témoigne un habitant, visiblement affecté par l’ampleur des dégâts.
Des biens personnels, des médicaments et des vivres ont été emportés. Des familles entières ont dû abandonner leurs logements, tentant tant bien que mal de se réfugier chez des proches ou dans des lieux plus élevés.
Face à la montée rapide des eaux, les habitants se sont organisés seuls pour porter secours aux plus vulnérables. « Il n’y avait pas de secours. On s’est débrouillés comme on pouvait, en essayant d’aider les voisins à sortir de l’eau. Certains ont dû traverser les parcelles voisines pour fuir », rapporte un autre témoin.
Les installations électriques, partiellement submergées, représentent un risque supplémentaire dans cette zone déjà fragilisée par le manque d’infrastructures.
Des questions sur la gestion urbaine
Dans ce quartier densément peuplé, la pluie a mis en lumière l’absence d’un véritable système de drainage. Le manque d’entretien des caniveaux, l’urbanisation anarchique et l’absence de plan de gestion des catastrophes naturelles aggravent chaque année la vulnérabilité des populations de Talangaï.
« Ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais cette fois-ci c’est trop. On est en saison sèche ! Pourquoi rien n’est fait pour nous protéger ? », interroge Armel, un habitant du quartier 67.
Si les dégâts matériels sont déjà considérables, le bilan humain s’annonce également lourd. Des décès ont été signalés à proximité de l’hôpital de Talangaï et dans le quartier Mikalou. Pour l’heure, le nombre exact de victimes reste inconnu et n’a pas encore été officiellement confirmé par les autorités congolaises.
Alors que la saison sèche devait garantir un certain répit, cet épisode météorologique inattendu relance le débat sur le changement climatique et l’urbanisation incontrôlée dans les grandes villes africaines.
Pour l’heure, les populations sinistrées attendent une réaction rapide des autorités, tant pour les secours immédiats que pour des mesures de fond.