Réunis autour de leur Président national, les enseignants du secteur privé, membres du SYNEEPCO, célèbrent la fin de l’année scolaire 2024-2025 avec la ferme promesse d’une rupture définitive avec les abus et le non-respect des droits qui ont trop longtemps fragilisé leur profession.

C’est une cérémonie festive de fin d’année scolaire pas comme les autres qu’a organisée, cette semaine, le Syndicat des Enseignants des Écoles Privées du Congo (SYNEEPCO). Réunis sous le thème « Unis sous le SYNEEPCO pour la valorisation des droits et intérêts de l’Enseignant du secteur privé », les enseignants et leurs responsables syndicaux ont marqué un tournant qu’ils veulent historique pour la condition de l’enseignant du privé au Congo.
Dans un mot de circonstance aux accents combatifs,Constant Stanislas NGOMO, le Président national du SYNEEPCO a salué l’engagement de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Congo (CSTC) et de la Direction Départementale du Travail, tout en rappelant que le temps du mépris et du non-respect des règles est désormais révolu.
« L’année scolaire 2024-2025 est la toute dernière où un enseignant du secteur privé a travaillé sans contrat écrit, sans véritable immatriculation à la CNSS, sans bulletin de salaire conforme et sans primes obligatoires », a martelé le syndicaliste devant un auditoire composé des autorités scolaires et des enseignants venus de différents établissements scolaires de Brazzaville.

Dès la rentrée 2025-2026, promet le SYNEEPCO, tout enseignant devra percevoir au minimum le nouveau SMIG relevé à 70.400 francs CFA, conformément au décret présidentiel du 20 novembre 2024. Une mesure saluée par la profession, mais encore loin d’être pleinement appliquée par certains promoteurs « hors-la-loi », selon le syndicat.
Bulletins de paie détaillés, primes de diplôme, de transport, de salissure, d’ancienneté ou encore de direction : le syndicat veut faire appliquer à la lettre la législation. Mieux, une convention collective du secteur privé de l’enseignement doit voir le jour, sous l’arbitrage du ministère du Travail. Pour le SYNEEPCO, il serait « inadmissible » de démarrer la prochaine année scolaire sans cet outil juridique contraignant.

Le président national est allé plus loin, dénonçant fermement les employeurs qui continuent de défier la loi : salaires en dessous du minimum légal, retenues CNSS non reversées, absence de contrat, ruptures abusives de contrat pour grossesse ou motifs fallacieux… Une situation que le syndicat entend « éradiquer » dès la prochaine rentrée, appelant les autorités à rester fermes.
Le SYNEEPCO invite aussi ses membres à la vigilance et à refuser toute formalité d’agrément ou d’autorisation d’enseigner sans une concertation réelle avec le syndicat. Objectif : empêcher toute nouvelle manœuvre administrative qui pourrait fragiliser encore plus la position des enseignants.
Au-delà de la défense syndicale, le SYNEEPCO se veut aussi force de proposition. Un projet de Partenariat National Public-Privé pour un système éducatif plus performant est en préparation. Il vise à améliorer non seulement la condition de l’enseignant mais aussi la qualité de l’éducation pour les élèves du privé comme du public.