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La République du Congo a lancé ce 19 mai à Brazzaville le processus de révision de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN 3.0). Un chantier stratégique pour renforcer l’ambition climatique du pays à l’horizon 2025, en réponse aux exigences de l’Accord de Paris et aux alertes lancées lors de la COP28.

À la suite des conclusions du premier bilan mondial présenté à la COP28 de Dubaï, les États parties sont appelés à renforcer leur ambition climatique pour contenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C, conformément aux recommandations du GIEC.

Ce 19 mai à Brazzaville, les autorités congolaises ont donné le coup d’envoi d’une étape cruciale pour l’action climatique nationale. La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a ouvert les travaux techniques de démarrage du processus de révision de la Contribution Déterminée au niveau National, troisième du genre depuis 2015.

« Conformément aux résolutions de la COP28, notre pays s’engage à soumettre sa CDN 3.0 avant le mois d’octobre 2025 », a-t-elle annoncé. Ce document, exigé par l’Accord de Paris, permettra à chaque pays signataire d’actualiser ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux effets du changement climatique.

Arlette Soudan-Nonault a souligné que le bilan mondial présenté à la COP28 de Dubaï en 2023 avait tiré la sonnette d’alarme sur l’insuffisance des efforts déployés jusqu’à présent. « Les conclusions du bilan mondial ont invité les pays à plus de responsabilité et d’ambition pour contenir le réchauffement climatique et éviter une situation irréversible pour la planète et l’Homme », a-t-elle rappelé.

La CDN 3.0 ne se veut donc pas une simple mise à jour administrative, mais une relance stratégique pour impulser un changement structurel. Elle vise à orienter les politiques publiques vers une transition écologique durable, avec des objectifs mieux ciblés et des financements mieux identifiés.

Pour les autorités congolaises, cette feuille de route devra notamment : Mieux maîtriser les émissions liées à la déforestation ; Accélérer la transition énergétique à travers les énergies renouvelables ; Renforcer la protection des tourbières, ces puits de carbone essentiels ; Intégrer les populations autochtones et vulnérables dans les processus décisionnels ; Mobiliser des financements innovants auprès de partenaires tels que le CAFI, le Fonds vert pour le climat et le secteur privé.

« Il s’agira de traduire en action nos décisions et que les projets soient concrétisés », a insisté Arlette Soudan-Nonault, insistant sur la nécessité de « concilier ambition et réalisme ».

Valoriser les acquis, franchir un nouveau cap

La CDN 2021 avait déjà permis plusieurs avancées, notamment dans la gestion durable des forêts, la promotion de projets solaires et hydroélectriques, ou encore l’intégration des enjeux climatiques dans les politiques agricoles et de protection côtière. Le Congo entend aujourd’hui aller plus loin, avec une vision holistique et intersectorielle.

« Nous pouvons encore aller plus loin si nous arrivons à mieux caractériser nos défis climatiques ainsi que nos besoins », a souligné la ministre. L’objectif final est clair : un Congo résilient, prospère, et neutre en carbone.

Cette révision sera menée de manière concertée, sous la coordination du Comité national sur les changements climatiques (CNCC). Elle implique l’ensemble des ministères sectoriels, les experts nationaux, les bailleurs internationaux et la société civile.

« Ce processus n’est pas seulement un exercice technique. Il met en place également un espace de dialogue constructif », a rappelé Arlette Soudan-Nonault, appelant toutes les parties à « décloisonner les idées et fusionner les savoir-faire intersectoriels ».

Le lancement de ce processus a également été l’occasion pour le gouvernement de remercier ses partenaires. « Je tiens à remercier le CAFI pour son soutien financier, ainsi que l’Union Européenne et les Agences des Nations Unies engagées à nous accompagner dans ce processus », a déclaré la ministre.

La CDN 3.0, attendue pour octobre 2025, devra être un document opérationnel, capable d’attirer les financements climatiques internationaux et de soutenir la transition juste du Congo.

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