dimanche, juin 15, 2025
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Après plusieurs années d’attente, l’Opposition politique congolaise franchit une étape décisive. Réunie le 17 avril 2025 à Brazzaville, elle a officiellement adopté ses textes fondamentaux : un règlement intérieur, un manifeste politique et un pacte républicain. Ces documents devraient désormais encadrer ses actions et renforcer sa cohésion, à l’approche d’importantes échéances électorales.

Le siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), à Brazzaville, a accueilli le 17 avril une séance de travail déterminante du Collège des présidents des partis de l’opposition politique congolaise. Convoquée sous l’égide de Pascal Tsaty-Mabiala, chef de l’opposition, cette réunion a marqué l’adoption officielle de plusieurs textes fondamentaux destinés à structurer l’action de l’opposition.

Près de huit ans après la promulgation de la loi n°28-2017 du 7 juillet 2017 sur le statut de l’opposition politique, ce regroupement de partis adopte enfin ses documents fondateurs. Il s’agit d’un règlement intérieur, d’un manifeste et d’un pacte républicain.

Dans son article premier, le règlement intérieur définit le statut de membre comme étant « tout parti politique ou tout groupement politique ne soutenant pas l’action du gouvernement ». À l’article 4, l’opposition politique se donne notamment pour missions « l’alternance démocratique et pacifique, l’amélioration de la gouvernance électorale, la décrispation de la situation politique, le respect des libertés publiques, la répartition équitable des richesses nationales, la solidarité et le partage ».

Le manifeste, lui, énonce les principes et engagements communs des partis membres. « Ce sont nos bonnes intentions pour le pays, en ce qui concerne les questions électorales, en ce qui concerne les questions de gestion du pays, que nous avons consignées et sur lesquelles nos efforts sont de forger une identité propre à nous », a expliqué Pascal Tsaty-Mabiala.Le pacte républicain, autre pièce maîtresse du dispositif, vise à distinguer les combats politiques de l’intérêt supérieur de la Nation. « La politique, oui ! Mais, d’abord le pays », a déclaré le chef de l’opposition. Il ajoute : « Il y a aussi des questions sur lesquelles nous pouvons nous accorder, pour la construction de la Nation, pour le bien de notre République. C’est ça notre opposition politique, dans les conditions les plus apaisées. »Cette volonté de dépasser les clivages s’inscrit dans un contexte pré-électoral tendu où les leaders de l’opposition souhaitent privilégier la tolérance et l’acceptation mutuelle : « Nous ne voudrions pas des troubles, nous voudrions la tolérance, l’acceptation des autres », a-t-il insisté.Au-delà des textes, la séance de travail a aussi permis aux leaders d’analyser la lettre du ministre de l’Intérieur relative à la désignation des représentants au sein des comités techniques de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), ainsi qu’une circulaire portant sur les données concernant les personnes décédées.Autre annonce majeure : la désignation de Bonaventure Boudzika, président du CDR, en tant que secrétaire permanent du Collège des présidents de l’opposition. Une grande assemblée est en préparation pour les jours à venir.Sur les dix-sept partis invités, quinze ont répondu présents, dont l’UPADS, le CAR, l’UDH-Yuki, le MUST, le PRL, le CODEMA, le CNR, le MIS, le CDR, l’URC, l’UDR-Mwinda, l’UFOVINA, le MNLC, le P2CE et l’UDLC. Le RDD s’est excusé de son absence.En clôture de la séance, Pascal Tsaty-Mabiala a appelé à la reconstruction de l’unité au sein de l’opposition, se remémorant l’esprit de cohésion du Frocad en 2015 : « Nous voulons reconstruire justement cette opposition, avec des camarades qui ont une manière de voir le pays, une manière de gérer les relations entre nous et avec le pouvoir, et non ceux qui me paraissent être dans la radicalité et l’extrémisme que moi je ne partage pas ».

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