Une saisie spectaculaire de plus de 30 kilos de cocaïne au Beach Ngobila, en provenance de Brazzaville, met en lumière les failles du contrôle transfrontalier entre les deux rives du fleuve Congo. Une jeune femme, Cécile Asumani, est au cœur de cette affaire troublante qui soulève de nombreuses interrogations.
Ce vendredi 6 juin 2025, le Beach Ngobila à Kinshasa a été le théâtre d’une saisie de drogue pour le moins spectaculaire : plus de 30 kilogrammes de cocaïne, dissimulés dans des haut-parleurs, des objets en plastique et des vêtements, ont été interceptés par les services de renseignement militaire de la RDC.
Selon les autorités, la drogue provenait directement de Brazzaville, la capitale voisine située de l’autre côté du fleuve. Le colis était destiné à Kinshasa et aurait été acheminé à travers les circuits classiques de transport fluvial.
Identifiée comme Cécile Asumani, une jeune Congolaise d’une vingtaine d’années, la présumée trafiquante nie toute implication volontaire dans ce trafic. Elle affirme avoir été piégée par un ami qui lui aurait demandé de récupérer les colis. « J’ai un ami qui m’a demandé de récupérer les colis. Ensuite, on m’a informée que ces colis contenaient de la drogue. J’ai affirmé qu’ils ne m’appartenaient pas », a-t-elle déclaré devant les enquêteurs.
Elle ajoute que les colis ont été saisis alors qu’elle se trouvait encore à Brazzaville. Son récit met en doute la clarté des circonstances de l’arrestation et soulève des questions sur la coordination entre les forces de sécurité des deux pays.
En présence d’un haut magistrat militaire, du conseiller juridique du chef d’état-major de l’enseignement militaire et de plusieurs éléments des FARDC, la drogue a été incinérée dans la journée même de sa saisie.
L’affaire, qui reste en cours d’instruction, pourrait prendre une tournure plus large si l’implication d’un réseau organisé est confirmée. Pour l’heure, Cécile Asumani demeure en détention provisoire, en attendant les conclusions de l’enquête.
La question désormais est de savoir si les autorités des deux rives prendront des mesures conjointes pour mieux sécuriser cette frontière fluviale stratégique.