À Brazzaville, six anciens hauts cadres du Mouvement Républicain (MR), réunis au sein du Courant des Réformistes, ont demandé l’annulation pure et simple du congrès de décembre 2024, qu’ils jugent illégal et entaché d’irrégularités. Ces membres dénoncent une gouvernance solitaire et antidémocratique de l’actuel président du parti, Destin Gavet Elengo.
Réunis ce dimanche 9 juin 2025 à Brazzaville, six anciens membres influents du Mouvement Républicain (MR), tous issus du Courant des Réformistes, ont livré une déclaration dans laquelle ils contestent fermement la validité du premier congrès de leur formation politique, tenu du 19 au 20 décembre 2024.
Selon eux, ce congrès aurait été organisé en violation flagrante des textes fondamentaux du parti, de son règlement intérieur ainsi que des principes démocratiques. Ils en exigent l’annulation pure et simple, faute de quoi ils se disent prêts à saisir les juridictions compétentes.
Parmi les signataires de cette déclaration figurent des anciens dirigeants du MR, notamment : OMESSE LEKEBE Fronovy Mirnove, unique élu du parti et ancien Secrétaire Général adjoint ; ETOU Geoffroy Lisnel, ex-Secrétaire Général ; MAYINGUIDI BANTSIMBA Gloire ; MOYEN Childérick Harisan ; BALEGUE Ronald ; MIROUMBA Fangi.
Tous dénoncent un congrès tenu en violation des textes fondamentaux du parti, sans la participation des délégués légitimes issus des fédérations locales ni celle de l’unique élu du MR, OMESSE LEKEBE. Dans une déclaration ferme, les membres du Courant des Réformistes pointent une série de graves irrégularités : manipulation des listes des congressistes avec l’inclusion de noms fictifs ou de personnes étrangères au mouvement, dérives autoritaires orchestrées par l’actuel président Destin Gavet Elengo, malversations financières, gestion opaque, et suspension arbitraire de Fronovy Mirnove, en contradiction flagrante avec le règlement intérieur du MR.
Ces accusations s’appuient sur une lecture de la loi organique n°20-2017 du 12 mai 2017, que les contestataires estiment bafouée.

Dénonciation d’une gouvernance autoritaire
Le Courant des Réformistes accuse la direction actuelle d’avoir instauré une gouvernance « solitaire et dictatoriale ». Il dénonce également des malversations financières, ainsi que la suspension arbitraire de Fronovy Mirnove, en violation des articles 33 et 35 du règlement intérieur.
Dans leur déclaration, les réformistes rejettent formellement les conclusions du congrès et demandent l’ouverture immédiate d’une enquête administrative impartiale sur l’état réel de l’implantation et de l’organisation du MR à travers le pays.
Pour les membres contestataires, l’avenir du Mouvement Républicain (MR), parti d’opposition en République du Congo, est en jeu. Ils appellent la direction actuelle à préserver la paix sociale, à protéger l’intégrité du parti et à garantir une gestion démocratique, fidèle aux idéaux fondateurs du MR.
Ces dissidents rejettent fermement les conclusions du congrès de 2024, qu’ils jugent illégitimes. Dans une déclaration transmise à la presse, ils formulent trois principales revendications : l’annulation immédiate des résolutions issues de ce congrès ; l’ouverture d’une enquête administrative indépendante sur l’état réel de l’implantation du MR sur le territoire national ; l’organisation, d’ici la fin de l’année 2025, d’un congrès extraordinaire conforme aux textes du parti et aux lois en vigueur.
« Nous prenons nos responsabilités pour préserver la paix sociale, défendre l’intégrité du Mouvement Républicain et garantir la démocratie en République du Congo », affirment-ils dans leur déclaration.
Dans une conjoncture politique déjà marquée par des tensions, cette sortie publique du Courant des Réformistes révèle l’ampleur de la fracture interne au sein du Mouvement Républicain, et pourrait bien relancer le débat sur la démocratie interne dans les partis politiques congolais.