La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) envisage d’introduire un module intitulé “Initiation à la finance de marché” dans les programmes scolaires des lycées, dès la classe de Seconde, afin de doter les jeunes d’une culture financière solide et adaptée aux enjeux économiques de la sous-région.

Une délégation de la CEMAC, conduite par le Dr Bertrand Doukpolo, a été reçue le 11 août par Jean-Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation (MEPPSA). L’objectif de cette rencontre était de discuter de l’intégration d’un module d’“Initiation à la finance de marché” dans les programmes d’enseignement secondaire des États membres.
Cette initiative, qui sera déployée progressivement à partir de la classe de Seconde, puis en Première et Terminale, vise à inculquer aux lycéens les bases de l’économie et du fonctionnement des marchés financiers. Les contenus pédagogiques seront élaborés par des institutions monétaires régionales telles que la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique Centrale (COSUMAF), puis adaptés aux réalités nationales par les ministères en charge de l’éducation.
Cinq étapes clés
Selon le Dr Doukpolo, le projet se déroulera en cinq phases :
1. Collecte de données dans les pays membres (Congo, Tchad, Guinée équatoriale, Cameroun, Gabon, République centrafricaine) – actuellement en cours.
2. Élaboration d’un rapport préliminaire.
3. Restitution et validation de ce rapport.
4. Réunion ministérielle sectorielle pour validation politique.
5. Adoption d’un texte communautaire encadrant la mise en œuvre.

Les travaux de restitution devraient se tenir dans les prochaines semaines, avec un délai de 15 jours à un mois pour le retour des questionnaires préparatoires adressés aux États membres.
Pour la CEMAC, ce module constitue un pas important vers l’intégration d’une véritable culture financière dans les systèmes éducatifs de la sous-région. « Former les jeunes à la finance, c’est leur donner les clés pour comprendre les enjeux économiques, prendre de meilleures décisions et participer activement au développement de nos pays », a souligné le chef de délégation.
Si le projet est adopté, il pourrait, à terme, contribuer à créer une génération de citoyens mieux outillés pour gérer leurs finances personnelles, comprendre les investissements, et s’intégrer efficacement dans les économies nationales et régionales.