Disparu depuis le 11 mai, Lassy Mbouity, président du parti d’opposition Les Socialistes, a été retrouvé vivant, mais grièvement blessé, mardi soir à Brazzaville. Les circonstances de son enlèvement restent troubles.
Le calvaire de Lassy Mbouity semble loin d’être terminé. Retrouvé le 21 mai dans un état critique près de la rivière Madoukou, au quartier Poto-Poto à Brazzaville, l’opposant politique a été immédiatement transporté à l’hôpital, selon des sources médicales.
Président du parti Les Socialistes, Lassy Mbouity avait été enlevé à son domicile en pleine journée, selon ses proches, par des hommes armés et cagoulés. Depuis, il était porté disparu pendant dix jours, suscitant l’inquiétude de sa famille, de ses partisans, mais aussi de plusieurs organisations de défense des droits humains.
Contacté par TV5Monde, Thierry Moungala, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a minimisé l’affaire : « Cet homme n’est pas connu politiquement au Congo, son parti n’est pas répertorié par le ministère de l’Intérieur. Il dit qu’il a été enlevé, la Police l’attend maintenant pour entendre sa version des faits », a-t-il déclaré.
Une réponse qui interroge, alors que le Président du parti Les Socialistes multipliait ces derniers mois des critiques publiques à l’encontre du pouvoir, notamment sur la gouvernance, la corruption et les restrictions des libertés.
Une affaire encore floue
Qui a enlevé Lassy Mbouity ? Pourquoi ? Que s’est-il passé pendant ces dix jours ? Autant de questions qui restent en suspens. Selon plusieurs témoins, l’homme politique avait reçu des menaces avant sa disparition. Mais aucune revendication ou communication officielle n’a été faite au moment de l’enlèvement.
Du côté de ses soutiens, on dénonce une tentative d’intimidation politique. « Ce qui arrive à Mbouity est grave. Aujourd’hui, c’est lui. Demain, ce sera qui ? », s’inquiète un membre de la Fédérationde l’Opposition Congolaise.
Alors que Lassy Mbouity lutte pour sa vie à l’hôpital, les autorités annoncent leur intention de l’entendre dès que son état le permettra. Pour l’heure, aucune enquête publique n’a été officiellement ouverte, et l’incertitude persiste autour des responsabilités éventuelles.
Cette affaire pourrait raviver les débats sur la liberté d’expression et la sécurité des opposants en République du Congo, à un moment où les tensions politiques restent palpables.