Après plusieurs mois d’arrêt, la Société des Transports Publics Urbains (STPU) reprendra ses activités ce lundi 11 août 2025. Une décision de la Direction des Transports Urbains (DTU) qui vise à soulager les usagers, confrontés depuis des semaines à une flambée incontrôlée des prix du transport.

Brazzaville s’apprête à voir de nouveau circuler les bus de la Société des Transports Publics Urbains (STPU). La reprise, annoncée pour ce lundi 11 août 2025 par la Direction des Transports Urbains (DTU), intervient dans un contexte de vives tensions entre chauffeurs et usagers, alimentées par la hausse anarchique des tarifs sur plusieurs lignes.

Ces dernières semaines, le prix d’un trajet en bus a oscillé de 150 à 500 francs CFA, selon le bon vouloir des contrôleurs ou des « crieurs », suscitant un vif mécontentement. « Les populations ont raison de se sentir lésées. Avant, les ‘mal à l’aise’ ( surnom donné aux bus STPU ) assuraient les longues distances tout en maintenant un tarif stable à 150 francs CFA », explique un responsable de la DTU.

Face aux plaintes, la Direction des Transports Urbains rappelle son rôle de régulateur entre les chauffeurs privés et les usagers. « Nous devons être impartiaux. Il s’agissait de trouver une solution durable et non précipitée », insiste Cyr Euloge Moutou, Directeur des Transports Urbain soulignant que la reprise de la STPU est l’option privilégiée pour rétablir un équilibre.

Selon la DTU, la configuration du réseau de transport de Brazzaville permet une répartition claire des missions. La STPU prendra en charge les longues distances et la desserte de la périphérie, tandis que les transporteurs privés se concentreront sur le réseau interne, composé de trajets courts. Ce schéma devrait permettre de mieux contrôler la tarification et de limiter les abus.

« Aujourd’hui, certains chauffeurs invoquent la pénurie ou la hausse du prix du carburant pour refuser les longues distances, préférant imposer des demi-terrains à des tarifs élevés. Avec le retour de la STPU sur ces axes, ces arguments ne tiendront plus », affirme la DTU.

La décision de relancer la société publique n’a pas été prise à la légère. « Le temps passé a servi à étudier un plan durable, en phase avec les attentes de la population », confie le responsable. Des réunions ont été tenues avec la Direction générale des Transports terrestres, la mairie de Brazzaville et les dirigeants de la STPU pour organiser cette reprise dans de bonnes conditions.

La relance vise aussi à rouvrir certaines lignes aujourd’hui délaissées, notamment celles reliant le centre-ville aux quartiers périphériques, où la demande reste forte. « Il ne s’agit pas seulement de faire revenir les bus, mais de s’assurer qu’ils répondent aux besoins réels des usagers », précise  Cyr Euloge Moutou.

Si le retour des « mal à l’aise » tient ses promesses, il pourrait mettre fin à une période d’instabilité tarifaire qui pèse lourd sur le budget des ménages.